Ça bourdonne d’activités sur le toit!

Le 29 mai dernier, Rayside Labossière a accueilli de nouvelles locataires sur son toit, soit deux belles ruches installées par l’organisme Alvéole Montréal. Abritant déjà environ 20 000 abeilles chacune, les ruches vont graduellement s’agrandir au cours de l’été pour abriter plus de 100 000 abeilles à la fin de la saison. Toutes les deux semaines, un membre de l’équipe d’Alvéole viendra vérifier la ruche, pour s’assurer que la reine continue de pondre et que la ruche n’est pas trop à l’étroit. À la fin de l’été, le miel sera récolté et Rayside Labossière et ses partenaires pourront apprécier la toute première cuvée mellifère du 1215 Ontario Est. L’an prochain, notre équipe prendra la relève pour prendre soin de ces belles amies qui jouent un rôle si important pour notre écosystème naturel.

Dans chacune des ruches, l’équipe d’Alvéole a installé une abeille mère pré-fécondée. Cette reine peut alors commencer dès les touts débuts à pondre différents types d’œufs, soit des œufs non fécondés, qui produiront des mâles, des oeufs fécondés, qui mèneront à des femelles, et des œufs placés dans des cellules toutes spéciales qui, si on les laissent se développer, seront nourries de gelée royale et deviendront des reines. À sa pleine maturité durant la haute saison, une reine peut pondre jusqu’à 2 000 œufs par jour.

Les abeilles en ville permettent de renforcer les écosystèmes, fragilisés par la minéralisation des surfaces et l’utilisation de pesticides et de produits chimiques pour l’entretien des différentes infrastructures. Grâce à la pollinisation, les abeilles permettent d’assurer la santé et la survie des végétaux.

Les villes sont un espace intéressant pour l’apiculture, puisque contrairement au milieu rural, où la monoculture restreint la disponibilité du nectar à une courte période, il y a toujours un végétal en floraison quelque part dans la ville. Les abeilles ont donc une variété de fleurs desquelles elles peuvent butiner et il n’est pas nécessaire de les déplacer ou de les nourrir nous-mêmes. À l’hiver, il suffit de les entourer d’une membrane isolante et elles entreront dans une période de semi-hibernation, vivant des réserves accumulées au fil de l’été.

Et la cohabitation? Les abeilles souffrent malheureusement d’un stigmate, d’une mauvaise réputation qui découle du comportement beaucoup plus agressif des guêpes. En effet, les abeilles ne piquent qu’en dernier recours, pour se défendre. Qui plus est, la plupart des abeilles ne sortent pas de la ruche. Celles qui sortent, quittent généralement au matin pour aller butiner et ne reviennent qu’en fin d’après-midi. Elles sont très discrètes, ces abeilles!

Après deux semaines, une première inspection de nos ruches a démontré deux situations complètement différentes. Dans la première, la ponte allait bon train et les abeilles allaient bientôt manquer de place, nécessitant l’ajout d’une boîte supplémentaire dans laquelle les abeilles pourront étendre leurs activités. Dans la deuxième ruche, il semblerait que la reine fécondée installée initialement n’a pas été acceptée par ses consœurs. Elle a donc été tuée et une nouvelle abeille a été transformée en reine. Cette nouvelle reine doit donc aller se faire féconder par des abeilles mâles provenant d’une autre ruche. D’ici là, les seuls œufs qu’elle arrivera à pondre sont des œufs non-fécondés de mâles. Comme ce sont les femelles qui font tout le travail dans une ruche, il faut pallier cette situation rapidement pour le développement de la ruche. Installées depuis à peine deux semaines, nos deux ruches nous fascinent déjà en nous présentant des processus de développement différents.

 

Alvéole est un organisme montréalais qui propose d’installer des ruches dans les cours, les balcons et sur les toits des individus, s’occupent de l’entretien des ruches et remettent le miel récolté aux hôtes. Il s’agit d’une situation gagnante-gagnante puisque pour peu d’efforts, on donne un coup de pouce à l’environnement et on en gagne des kilos de miel, pour le bonheur de tous.