Être audacieux, ça veut dire quoi?

Tous les vendredis midi, notre équipe se rassemble pour dîner ensemble et échanger sur un sujet donné. Il y a quelques semaines, nous nous sommes penchés sur la question suivante : « L’audace en architecture, ça veut dire quoi »?. Chacun était invité à soumettre des images représentant ce que l’audace signifiait pour eux. Nous vous présentons aujourd’hui certaines des images choisies et un résumé de notre discussion.

De tous les temps, l’homme a essayé de faire des tests, de repousser les limites, de se différencier de l’autre. Déjà, à l’époque de la construction des cathédrales en Europe, les villages se faisaient compétition par la construction d’églises toujours plus grandes, plus originales et impressionnantes. L’audace, pour beaucoup, c’est faire l’histoire, transformer une époque. On veut marquer des moments, refléter un mouvement collectif, s’exprimer à travers l’architecture. En ce sens, l’audace est éphémère. Elle se renouvelle constamment.

Aujourd’hui, alors que la majorité des individus résident en ville et que les effets des changements climatiques se font sentir de plus en plus, l’audace représente l’adaptation parfaite à la topographie d’un site, l’intégration des principes du développement durable à l’extrême et la transformation des usages courants et traditionnellement moches, comme des espaces de stationnement, pour en faire des milieux de vie. On voit aussi beaucoup de projets où le contenu ressort et s’exprime à travers le contenant, l’aspect extérieur des bâtiments.

À travers les époques, on observe une sorte de confrontation entre ceux qui sont audacieux et ceux plus conservateurs. Les audacieux sont une minorité, l’avant-garde. L’audace représente également l’inconnu. Il faut donc avoir du courage et prendre des risques pour être audacieux. Certaines sociétés sont plus ouvertes à l’innovation en architecture que d’autres. Des villes comme Lyon, Londres, Oslo et Tokyo sont reconnues pour leurs projets audacieux. En comparaison, Montréal est relativement conservatrice. Selon certains, la controverse entourant le Stade olympique en aurait effrayé plus d’un. Il y aurait par ailleurs une faible reconnaissance de l’architecture, et de son importance pour le développement d’un sentiment d’appartenance et d’identité face à la ville où l’on vit. Quel défi pour nous que de renverser cette tendance, de faire preuve d’audace et de mettre en valeur toute la richesse culturelle et architecturale de Montréal!

En terminant, il est important de se rappeler que l’audace n’est pas nécessairement une garantie de qualité. Plus que de créer des beaux bâtiments, il faut que l’architecture ait un sens, et joue un rôle dans l’amélioration de nos conditions de vie. Comme le dit le célèbre architecte Mies van der Rohe, «j’aimerais mieux être bon que d’être intéressant».