Comment réduire notre dépendance aux énergies fossiles ? Le milieu de l’aménagement se mobilise.

Appuyer notre mémoire !

La Coalition Climat Montréal a été formée en 2015 dans le but d’accélérer la transition de Montréal vers les énergies renouvelables. Elle regroupe 35 organismes qui partagent l’objectif d’amener Montréal à la neutralité carbone en 2042, à l’occasion de son 400e anniversaire. Dans la foulée de La Conférence de Paris de 2015 sur le climat (COP21), la Coalition a demandé que la Ville de Montréal organise une consultation publique sur la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles. C’est ainsi que le maire de Montréal a confié le mandat à l’OCPM d’organiser des consultations sur le sujet (VertMTL). La Coalition Climat Montréal a également mobilisé plus de 30 segments de la population; chacun de ceux-ci a différentes raisons de souhaiter la transition énergétique, mais tous partagent la même vision d’une ville à faible empreinte carbone d’ici moins de trois décennies.

Cette initiative s’inscrit dans une tendance mondiale où les gouvernements locaux tendent à devenir des acteurs incontournables dans la lutte aux changements climatiques. Il faut toutefois reconnaître que malgré le fait que nous parlions des changements climatiques depuis de nombreuses années, notre façon d’aménager le territoire a très peu changé et jusqu’à présent, les gestes posés par le milieu municipal pour réduire les émissions de GES ont eu une portée plutôt modeste. Ces consultations représentent par conséquent un moment charnière pour la ville de Montréal, soit l’occasion d’adopter des mesures concrètes pour développer des milieux urbains denses, attrayants, diversifiés et qui diminuent l’impact climatique des individus.

Afin de contribuer aux consultations, Rayside Labossière a convié à une table ronde une trentaine de professionnels de l’aménagement, principalement des milieux de l’architecture et de l’urbanisme. Les discussions sur nos pratiques professionnelles respectives ont permis d’identifier des moyens d’action concernant le développement urbain, les normes de construction des bâtiments et les processus de planification qui pourraient réduire considérablement notre consommation d’énergies fossiles.

Les échanges ont été initiés par deux présentations animées par Coralie Deny, du Conseil régional de l’environnement de Montréal, et par Christian Savard, de Vivre en Ville. Ce dernier a notamment présenté un graphique illustrant les émissions de GES, associées au transport, des résidents de la CMM. Sans grande surprise, le graphique démontre que les émissions de GES per capita sont beaucoup moins importantes dans les secteurs centraux.

Une des priorités exprimées durant la table ronde est celle d’humaniser la ville. La consommation d’énergies fossiles étant généralement moindre dans les milieux urbains denses, il faut travailler à rendre la vie en ville plus attirante. Présentement, l’étalement urbain est encouragé par le faible coût des propriétés en périphérie. On ne peut forcer les gens à vivre en ville, mais des réformes foncières et fiscales devraient être mises en place pour mieux refléter les coûts environnementaux associés à l’étalement.

La réduction de la dépendance aux énergies fossiles est un enjeu complexe qui requiert une vision globale de la ville et une approche intégrée. Montréal doit prévoir des interventions à grande échelle, mais également à celle, beaucoup plus petite, des bâtiments qui la composent. Des incitatifs devraient être mis en place pour encourager les gens à rénover leurs immeubles, car la vétusté du parc résidentiel représente une des principales raisons de la consommation élevée en énergie des habitants des quartiers centraux. La Ville de Montréal devrait aussi établir des normes de performance énergétique supérieures à celles stipulées par le Code de construction ou par la Loi sur l’économie de l’énergie dans le bâtiment, afin d’assurer une qualité de vie à ses résidents et une baisse de la consommation énergétique.

Finalement, des changements de fond dans les pratiques de l’urbanisme et de l’architecture devront obligatoirement passer par de nouveaux règlements et par la mise en place de politiques en vue d’une réduction de la dépendance montréalaise aux énergies fossiles. Les différents acteurs du développement des villes doivent ainsi être informés adéquatement et sensibilisés aux grands enjeux liés à la dépendance aux énergies fossiles afin d’être des acteurs de changement et d’assurer l’atteinte de nos ambitions.

Le mémoire que nous soumettrons à l’OCPM au mois de mars est déjà disponible sur le site de la Coalition Climat Montréal. D’ailleurs, vous pouvez consulter, commenter et signifier votre appui à notre mémoire et à la déclaration de la Coalition Climat sur leur site Internet.

Vous n’avez pas envie de lire le document ? Qu’à cela ne tienne; les grandes conclusions de notre mémoire seront présentées par Ron Rayside dans le cadre du Forum URBA 2015. Cette présentation sera précédée par une allocution de Lon LaClaire, le directeur de planification des transports de la Ville de Vancouver qui nous expliquera comment un meilleur arrimage entre la planification urbaine et le développement du transport collectif permet de réduire notre dépendance aux énergies fossiles. L’accès étant gratuit et les places limitées, veuillez réserver la vôtre par courriel à : urba2015@uqam.ca