Trois propositions provocantes pour le futur de Montréal

Si la pierre grise est au cœur de l’identité de Montréal, est-ce que cela justifie pour autant qu’on édifie une ville grise et morose? Selon nous, il y a une immense volonté populaire que Montréal se dote d’une architecture plus audacieuse; une architecture qui donne le goût de vivre en ville.  Au-delà de l’architecture spectacle, cette audace doit se traduire par des projets pertinents, qui contribuent intelligemment à l’évolution du cadre bâti. Un de nos derniers projets, le Rubic, illustre bien comment un peu de couleur et d’audace illumine la grisaille montréalaise.

Montreal du futur et RUBIC_Rayside (1)

L’exposition Le Montréal du futur semble être l’occasion idéale de rêver à l’avenir de notre ville et d’être enthousiaste face à la déferlante de projets qui enrichiront l’identité de la ville. Or, il est difficile d’être exalté face à la multitude de projets ternes et qui reprennent des formes déjà vues. Un grand nombre des projets présentés ne sont pas à la hauteur de la créativité des Montréalais. Certains projets se distinguent par leur excellence, comme le nouveau siège social de l’ONF (Provencher-Roy Architectes),  mais ces bons exemples sont trop peu nombreux.

Pour ces raisons, nous avons fait le pari de présenter trois projets inventés de toute pièce dont le seul but est de nourrir l’imaginaire des visiteurs de l’exposition. Ces trois projets viennent enrichir et compléter à leur manière les icônes de Montréal que sont le Musée d’art contemporain, le pont Jacques-Cartier et l’UQAM. Nous avions également l’intention de démontrer avec ces trois projets que l’audace architecturale peut également émaner du Québec et qu’il n’est pas nécessaire de se tourner vers des architectes étrangers pour oser. La plupart des grands ouvrages québécois récents, comme le Musée national des beaux-arts du Québec ou le pont Champlain, ont été confiés à des architectes étrangers. Pourtant plusieurs bureaux d’ici n’aspirent qu’à faire leur preuve et à démontrer leur créativité.

Rêver, cela représente du temps et de l’énergie et les ressources consacrées à bâtir ces utopies représentent un investissement important. Malgré tout, nous jugeons important de bâtir une « culture du rêve » à Montréal. Dans de nombreuses villes, on se permet de se projeter et de proposer des projets ambitieux; pas toujours réalistes, mais qui contribuent à bâtir les attentes par rapport à la ville de demain. Citons en exemple les travaux de Vincent Callebaut à Paris ou l’incinérateur de BIG. En élevant les attentes, peut-être que nous apprendrons collectivement à ne plus être satisfait d’un bâtiment comme celui de l’Orchestre symphonique de Montréal, qui malgré ses qualités, est souvent présenté comme une occasion manquée de créer une icone.

Déjà, nos trois propositions exposées semblent attirer l’attention. Peut-être que d’autres propositions audacieuses seront présentées lors des prochaines éditions.

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Vous avez jusqu’au lundi 25 avril pour visiter l’exposition Le Montréal du futur au Complexe Desjardins. L’entrée est gratuite, et le rêve aussi!