La Société de développement Angus a confié à Rayside Labossière de concevoir le premier immeuble d’un nouveau quartier écologique à naître qui répondra aux aspirations bien particulières du XXIe siècle.
Cité Angus-Phase 1 s’inscrit dans le projet d’écoquartier de l’îlot central, un village urbain où entreprises et résidents partageront un lieu de vie dynamique et écologique inspiré des techniques les plus poussées en matière d’urbanisme et d’environnement. Ce quadrilatère est ceinturé par l’avenue du Mont-Royal à l’ouest, la rue Augustin-Frigon au nord, la rue William-Tremblay à l’est et la rue Molson au sud. L’ensemble de bâtiments qui l’habite fonctionne en symbiose et partage des infrastructures innovantes et vertes.
Le projet marque les esprits et annonce les couleurs d’un quartier différent par la création d’une architecture distinctive, accueillante et vivante pour les familles qui offre un maximum de grands logements, traversants et abordables.
La typologie employée repose sur la réinterprétation du modèle de la cité radieuse de Le Corbusier, par l’utilisation d’un seul corridor commun pour chaque 3 étages. Allant à contre-courant, la profondeur du bâtiment de la cité Angus est réduit, et des logements sur un étage et demi s’emboitent au-dessus et en dessous de cette coursive. Cette disposition a permis la création d’une centaine de condominiums traversants de 3 chambres à coucher chacun, un peu plus de la moitié d’entre eux étant abordables. Le projet accueille ainsi 23 unités de 2 chambres, 87 unités de 3 chambres et 10 unités de 4 chambres.
Le bâtiment se déploie autour d’une cour intérieure. Chaque condominium profitant ainsi d’une vue sur la cour commune, tantôt intime, tantôt animée, et sur l’extérieur de son immeuble. Au centre de cette cour intérieure, une salle familiale et un rangement à vélo facile d’accès et invitant se présentent sous forme de monticule vert créant intimité et espace de jeu.
Une entrée cochère, haute et attirante, à la matérialité de couleur éclatante agit à titre d’entonnoir vers l’entrée principale. Une seconde, plus discrète, vient percer le bâtiment en son côté opposé et prolonger le chemin de promenade dans sa diagonale.
Le revêtement et la puissance de son évocation font le pont entre les patrimoines d’hier et de demain, de célébrer la nouveauté tout en s’intégrant avec imagination. Inspiré par la variété de matériaux concentrés autour du site, le projet vise à complémenter la mosaïque existante. Le choix s’est arrêté sur un revêtement métallique qui réfracte la lumière et crée de différentes couleurs.
Le pied-de-poule, motif devenu iconique dans le monde de la mode, recouvre l’ensemble du volume. Ce tissage désormais reconnaissable entre tous est le fier descendant des tartans écossais d’où prend source notre inspiration dans ce qu’évoquait jadis le nom Angus. Le geste souhaite surtout questionner les codes de l’ornementation contemporaine en place et de ses significations.
Finalement, la complexité du projet Cité Angus- Phase 1 repose avant toute chose sur l’envie de créer une identité communautaire reconnaissable et inspirante digne de l’intention derrière ce projet, soit d’offrir de beaux logements abordables pour familles qui souhaitent rester à Montréal plutôt que d’être obligé de faire partie de la récente tradition de se trouver une maison moins chère en banlieue. Il n’est pas sans dire que l’emboitement des logements fut un défi exceptionnel, mais au-delà des obstacles, la typologie employée déploie une nouvelle solution plus qu’avantageuse et gagne à être reproduite, car elle participe à faire de Montréal une ville plus accueillante pour les familles.