Au cours de la dernière décennie, le centre-ville de Montréal a connu un boom immobilier considérable. Outre les grands développements institutionnels, tels que la Bibliothèque et archives nationales du Québec (BANQ), les nouveaux pavillons de l’École de technologie supérieure (ETS), de l’Université Concordia et de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), de même que les projets en construction du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et du Quartier des spectacles, le territoire a accueilli de nombreux projets de développement immobilier résidentiel, réalisés essentiellement sous formule condominium adaptée aux ménages de très petite taille. Ainsi, entre 2002 et 2010, 10 674 nouvelles unités d’habitation ont été mises en chantier dans l’arrondissement, soit plus de 1 000 mises en chantier par année. De ce nombre, 860 étaient des logements sociaux et communautaires, soit 8 % du total.

Quoique le développement de ces projets contribue à une consolidation et à un développement souhaitables du centre-ville de Montréal, leurs impacts sur les valeurs foncières ont des répercussions importantes sur le coût des logements ainsi que sur la capacité des organismes sociaux à développer des logements sociaux et communautaires sur le territoire de l’arrondissement. Aussi, la volonté affirmée de la Ville de Montréal et des acteurs sociaux de favoriser la rétention et l’attraction de familles risque-t-elle de demeurer lettre morte sans des ajustements importants aux différents outils et programmes de développement de logements sociaux et communautaires, ainsi que sans le concours des différentes instances publiques et parapubliques, des promoteurs privés de projets immobiliers et autres partenaires potentiels.

Rappelons que l’arrondissement de Ville-Marie est le territoire où le pourcentage de locataires est le plus élevé au Québec, soit près de 77 % de locataires, et où les taux de défavorisation sont parmi les plus élevés de la province. En fait, l’arrondissement de Ville-Marie fait partie des sept arrondissements de l’agglomération de Montréal qui comptent plus de 10, 000 ménages locataires rencontrant des problèmes d’abordabilité, soit 12 305 ménages .
Par ailleurs, la valeur foncière des terrains au centre-ville de Montréal est largement supérieure à celle des quartiers et municipalités avoisinantes. Les coûts de décontamination des terrains et bâtiments y sont souvent plus élevés qu’ailleurs. De plus, le type de bâtiments qui y sont construits (bâtiments en hauteur nécessitant la construction en béton giclé, avec ascenseurs) coûte également plus cher à réaliser. Aussi, il importe que les outils et mécanismes qui permettent la réalisation de milieux de vie mixtes et accessibles soient adaptés à cette réalité particulière qui représente souvent un frein au développement de projets sociaux et communautaires.

Il importe également que l’Arrondissement de Ville-Marie et la Ville de Montréal affirment clairement et sans ambigüité leur volonté d’assurer une réelle mixité dans le développement du territoire et utilisent à cette fin tous les outils à leur disposition.

 

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